Qu’est-ce que la timidité ?
Est-ce que le cerveau d’une personne timide est différent ? Existe-t-il un gène de la timidité ? L’avancée des neurosciences a permis de voir apparaître des recherches sur la timidité pour en trouver l’origine.
À l’heure actuelle, il est impossible d’affirmer qu’il existe un gène de la timidité. Cependant, certaines recherches indiquent un genre de prédisposition à la timidité, une étude d’Harvard contraste qu’environ 15 à 20 % des enfants possèdent une sensibilité supérieure à ce phénomène.
Mais est-ce que ce constat est suffisant ? Probablement pas.
La timidité se manifeste principalement lorsqu’on interagit avec un environnement extérieur ou dans une situation non habituelle. Lorsque la timidité devient si forte qu’elle modifie la personnalité d’un individu, on l’appelle alors une timidité maladive.
Elle se traduit par un sentiment de mal l’aise, un manque d’assurance. La timidité est un sentiment d’insécurité et se traduit par la peur et parfois par la honte.
C’est à ce moment qu’une stratégie d’évitement répétée face à des situations stressantes va peu à peu construire et renforcer la timidité d’une personne.
L’environnement familial est le premier responsable
Comme souvent en psychologie, on trouve l’origine de problèmes dans notre enfance. L’environnement familial est un des facteurs les plus importants dans l’apparition de la timidité chez l’enfant.
Si vous avez eu des parents timides, il y a de fortes chances que vous avez développé les mêmes schémas de pensées, car ce sont les principaux modèles que vous avez reçus.
Bien entendu, les facteurs sont divers et nombreux, si vous avez vécu une éducation trop sévère, cela peut vous avoir inhibé, mais l’inverse est également vrai. Si à chaque fois que vous avez souhaité vous exprimer, vous avez été rejeté, humilié ou simplement interdit de parler, vous avez potentiellement développé une relation aux autres très distantes dans le but de vous protéger.
Si vous avez reçu une éducation où vous êtes idéalisé par vos parents, les attentes trop élevées peuvent causer une inhibition et freiner votre évolution.
Bien entendu, la culture joue un rôle important. Au Japon, une immense majorité des personnes souffrent de timidité, la société japonaise mettant plutôt en avant des valeurs telles que la modestie, la discrétion, ou le fait de ne pas exprimer publiquement ses émotions.
Cela rentre en opposition avec les besoins d’échanges de notre société moderne et par conséquent va favoriser une forme de timidité.
Les avantages des personnes timides
Trop souvent considérée comme un défaut, la timidité masque pourtant des trésors de qualités. Comme vaguement évoqués auparavant, les timides partagent souvent un certain nombre de caractéristiques assez rare dans notre société.
La qualité d’écoute
Au lieu de s’affirmer et d’imposer sa volonté ou son point de vue, un individu réservé choisira l’option d’écouter son interlocuteur avec un vrai intérêt. Il sera plus facile de nouer au passage une relation profonde et sincère avec les personnes qui l’entourent.
C’est également un véritable atout dans certaines fonctions professionnelles comme tous les métiers liés à la relation d’aide et de services.
Un très bon sens de l’observation
Lorsqu’on ressent de la timidité à l’approche des autres, il est parfois logique d’essayer de se mettre en retrait.
Ce positionnement permet d’avoir plus de recul sur une situation et de voir les choses sous une approche différente. Ce comportement aiguise de façon efficace la capacité d’observation.
L’empathie
Comme vu dans le point précédent, avoir un sens de l’observation développé permet aussi de noter les émotions et les ressentis de nos interlocuteurs, notamment au travers du langage non verbal.
L’empathie est la capacité à s’identifier à autrui et dans son ressenti.
Par conséquent, il devient plus facile de rentrer en relation avec une personne, car on la comprend mieux, cela permet aussi des relations plus authentiques et plus profondes.
L’humilité
De là à affirmer que les personnes timides sont généralement plus modestes que les autres, il n’y a qu’un pas.
D’une certaine façon, c’est assez logique puisqu’un timide ne souhaite pas se mettre en avant pour se glorifier, bien entendu, dire ça serait un raccourci assez facile. Mais on constate que les gens timides ont une volonté farouche de vouloir communiquer avec les autres, ayant souvent une personnalité empathique.
Ils se montrent régulièrement plus favorables à la coopération et à l’unité plutôt qu’à l’individualisme primaire.
Les timides sont d’excellents leaders
Bien qu’être timide puisse être vu comme potentiellement négatif au sein d’une entreprise, il existe pourtant des avantages indéniables à donner plus de responsabilités à une personne réservée.
Les individus réservés qui atteignent des postes à fortes responsabilités sont souvent d’excellent manager/leader, car ils ont développé cette qualité d’écoute et d’empathie que beaucoup de personnes n’ont pas.
Abraham Lincoln ou bien encore Audrey Hepburn étaient considérés comme des personnes timides. Aujourd’hui, beaucoup d’entrepreneurs ou des personnalités du monde artistique le sont aussi.
En contrepartie, peu de personnes timides atteignent ces postes, car ils ont du mal à se faire remarquer et à sortir du lot.
Par conséquent, il sera indispensable de sortir de sa zone de confort pour être choisi.
Bien entendu, on pourrait développer davantage de qualités qui sont régulièrement reconnues aux gens timides, tel que la créativité, la modestie et bien d’autres. Cependant, on va aussi voir les limites et certaines problématiques que peut engendrer la timidité.
Les inconvénients des personnes timides
Bien que les anciens timides soient très souvent reconnus pour leurs grandes capacités à communiquer avec les autres, pour l’avoir vécu soyons honnête, la timidité peut s’avérer aussi être un fardeau, et franchement pesante à certains moments.
Avant d’arriver à sortir de cette coquille, il existe bien des conséquences négatives à ce malaise.
Être perçu comme hypocrite
Je vous entends déjà hurlé, « comment ça ?! Je ne suis pas du tout hypocrite, j’ai simplement du mal à communiquer avec les autres ce que je ressens. »
Et c’est bien là le problème. Ne pas arriver à exposer son opinion réelle ou à s’affirmer peut être perçu par l’entourage comme une forme d’hypocrisie, comme une personne ne souhaitant pas prendre position pour ne pas froisser les autres.
Une certaine froideur
J’ai régulièrement entendu ce genre de discours venant de personnes s’estimant elles-mêmes timides.
De par sa nature même, le timide met une certaine distance entre lui et les autres involontairement et crée une forme de frontière invisible qui peut s’apparenter à une certaine froideur. Parfois même, cela peut être ressenti comme une forme d’arrogance.
Ce qui au fond pose un problème majeur pour les individus concernés par ces critiques. Sachant que leur volonté n’est pas de paraître distants, bien au contraire.
Peu mener aux regrets
Ce malaise, quand il prend des formes profondes et installe des comportements inhibiteurs va nous empêcher d’être vous-même.
Ne pas oser parler à cette personne qui vous plaît, c’est regretter cette histoire qui n’existera jamais. Ne pas oser postuler à une offre d’emploi, c’est manquer la possibilité d’un nouveau choix de carrière, et bien entendu les exemples sont innombrables dans toutes les sphères de vie et à tout âge.
Dans le but d’éviter un sentiment de malaise, la peur va inhiber l’action, générant implicitement les regrets de ne pas l’avoir fait et parfois va mener à un sentiment de dévalorisation personnel. Ce qui m’amène au point suivant.
Une mauvaise estime de soi
C’est une affirmation globalement vraie et spécifiquement fausse, je m’explique. Bien que tous les timides n’ont pas forcément une mauvaise estime de soi, c’est pourtant une constante que l’on retrouve chez beaucoup de personnes souffrant de timidité.
Perturbant les relations sociales, professionnelles, le ressenti d’une personne timide peut s’exprimer sous forme de diverses frustrations, au travers d’un dialogue interne parfois très négatif. « je m’en veux d’être comme ça » « je me sens nul » « j’en ai marre qu’on me dise que je sois timide », etc.
Ce monologue péjoratif qui tourne en boucle, abîme au quotidien notre estime de soi et notre jugement sur nous-mêmes. Pouvant avoir des répercussions sur notre bien-être général.
Après avoir posé les bases, il est temps d’entrer dans le vide du sujet. Voici 6 techniques efficaces pour vaincre sa timidité.
Comment vaincre sa timidité
Se lancer des petits défis réguliers
La fameuse technique des petits pas que j’applique le plus souvent est encore une fois de plus un allié de choix lorsqu’il s’agit de faire face à sa timidité.
Vous avez peur de prendre la parole en public ?
Commencez par exemple à demander votre chemin à un inconnu dans la rue, osez faire un compliment à un vendeur dans un magasin ou levez la main en classe.
Quel que soit votre niveau de timidité actuel, choisissez une étape intermédiaire qui ne vous terrifiera pas et vous permettra de noter une avancée, même mineure.
Pensez à dresser fréquemment un bilan de ce que vous avez accompli et restez focalisé sur un objectif à la fois pour ne pas vous éparpiller.
Faites chaque jour votre petit pas en direction de votre but et posez-vous la question suivante : quelle est la plus petite action que je peux mettre en place dès maintenant pour m’améliorer ?
Modifier sa posture et sa gestuelle
Avez-vous déjà remarqué à quel point on a tendance à se replier sur soi-même quand on ne se sent pas bien. Notre posture envoie directement un message à notre cerveau lui indiquant quel état émotionnel crée.
Allez-y, faite-le test, tenez-vous bien droit, bombé légèrement le torse, prenez une bonne respiration et souriez.
Comment vous sentez-vous à l’instant ? Mieux n’est-ce pas ? Prenez conscience de votre posture quand vous entrez en interaction avec les autres, voyez à quel point vous êtes avachi, la tête baissée par exemple ou le dos vouté, la respiration hachée.
Excercez vous à modifier votre posture avec des personnes en qui vous avez confiance et avec qui vous êtes à l’aise.
Se mettre au théâtre
Comment pratiquer et trouver le meilleur moyen de sortir de sa zone de confort : le théâtre.
Je ne sais pas pour vous, mais j’ai toujours entendu ça, et oui, ça fonctionne.
Non seulement vous y apprendrez des choses intéressantes, comme savoir poser sa voix, améliorer sa diction, faire passer un message ou bien travailler sur votre respiration. Mais vous serez aussi dans un cadre sécurisé et bienveillant où vous pourrez expérimenter, échouer et apprendre rapidement.
Bien évidemment si le théâtre ne vous tente pas, vous pouvez joindre un club de sport qui aura des vertus très positives en plus d’améliorer votre santé.
La règle du « Go »
Avant de vous parler de cette méthode, je vais vous parler rapidement de la méthode des 5 secondes. Vous trouverez sur internet ce qu’on appelle la règle des 5 secondes, comme quoi il faut faire un décompte dans sa tête, lorsqu’on procrastine ou qu’on a une certaine peur de passer à l’action. Le principe est simple, vous comptez dans votre tête, 5, 4, 3, 2, 1, Go.
J’ai testé cette méthode et mon ressenti est simple, elle ne fonctionne pas, en tout cas pour moi. Et, je suis loin d’être le seul à faire ce constat. Rien ne vous empêche bien sûr de l’expérimenter par vous-même.
Personnellement, c’est pourquoi je lui préfère une méthode plus pragmatique : la règle du « GO ! »
Qu’est-ce que la règle du go ? C’est simple, mais pas si facile à mettre en place. Cela part du principe que lorsque vous êtes face à une situation qui représente un défi, qui challenge votre timidité, vous devez passer à l’action maintenant, sans vous poser de question. Vous dites dans votre tête « Go ! » et vous vous lancer.
La raison pour laquelle on ne passe pas à l’action c’est parce qu’on rentre dans notre cortex cérébral et qu’on commence à imaginer des centaines de scénarios et évidemment toujours les pires situations possibles.
Le but d’agir sur l’instant est de couper l’herbe sous le pied à cette peur, et de faire ce qui vous plaît. N’oubliez pas un principe fondamental, la peur disparaît quand on est lancé.
Intéressez-vous aux autres avec sincérité
Vous savez, la plupart des personnes aiment qu’on s’intéresse à elles et aiment parler d’elle-même.
S’intéresser à votre interlocuteur ou à votre interlocutrice, permet de naturellement créer un lien authentique à autrui. Vous n’avez pas à vous soucier de ce que les autres vont penser, car ils n’ont aucune raison de vous rejeter. Bien entendu, c’est important de le faire de façon sincère sinon vous passerez pour quelqu’un d’hypocrite.
Le but ici est de se dissocier de ses propres pensées pour entrer en connexion avec l’autre. La glace sera brisée rapidement.
Consulter un coach ou un thérapeute
Prenez le temps d’évaluer votre angoisse face à votre timidité. Il arrive que la timidité soit si forte que l’idée même de se lancer inhibe toute action, c’est ce qu’on appelle la timidité maladive. C’est pourquoi dans un cas excessif, il devient urgent de se faire aider par une personne compétente ayant un avis extérieure à la situation.
Vous pourrez être amené à travailler sur votre confiance en soi, d’améliorer votre langage interne, et de mettre en place un vrai plan d’action progressif pour atteindre votre but, tout ça dans un contexte bienveillant et sécurisé.
Conclusion
Il faut aussi garder en tête que vaincre sa timidité c’est aussi s’engager pleinement, car cela représente un certain challenge à bien des niveaux.
Être timide n’est pas une fatalité et tout le monde peut en sortir. Souvent plus aisément qu’on le pense de prime abord et je parle vraiment en connaissance de cause.
Expérimentez à votre rythme les différentes étapes pour sortir de la timidité que je vous ai proposée ici. J’imagine que certains points seront plus efficaces que d’autres selon votre caractère et votre personnalité.
Gardez confiance et avancez à votre rythme pour vous libérer, je suis sûr que vous verrez rapidement des résultats encourageants.
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